Mes chers compatriotes ;
Le 04 Mars, journée mondiale dédiée à la sensibilisation sur le papillomavirus humain(HPV). Les infections à ces virus sont sexuellement transmissibles, asymptomatiques et à l’origine de plusieurs maladies allant des simples condylomes à plusieurs types de cancers notamment le cancer du col de l’utérus ; de la vulve, l’orifice du rectum, l’appareil génital masculin, de la sphère oropharyngée et des lésions précancéreuses de haut grade. Il en existe plus de 200 serotypes connus à ce jour dont 9 sont à haut risque oncogène.
Ces virus sont responsables de presque 100% du cancer du col de l’utérus. Dans le monde, le cancer du col de l’utérus occupe le 4ème rang chez la femme en termes de prévalence. Paradoxalement en République Démocratique du Congo, le cancer du col de l’utérus vient en première position de tous les cancers confondus.
Cette différence se justifie par l’introduction systématique des vaccins contre les Papillomavirus humains dans les pays développés chez les jeunes filles et garçons avant l’âge de l’activité sexuelle active, soit entre 11 à 14 ans. Ceci a permis à ces pays développés de fixer une nouvelle cible, celle de l’éradication du cancer du col de l’utérus d’ici 2030.
Mes chers compatriotes
Le cancer du col de l’utérus dû au papillomavirus humain reste le cancer facilement évitable, facilement dépistable et diagnostiqué tôt, la prise en charge n’est pas complexe.
Les stratégies de lutte pour l’éradication du cancer du col de l’utérus reposent sur la vaccination de la population cible contre les papillomavirus, le dépistage tous les 3 ans des femmes âgées de 25 ans à 65 ans et le traitement adapté de cas diagnostiqués.
Au regard de la prévalence du cancer du col de l’utérus, la lutte contre ce cancer est l’un de 16 indicateurs d’évaluation en Afrique de la Couverture Santé Universelle. Les recommandations sanitaires internationales de l’OMS d’ici 2030 pour l’élimination du cancer du col de l’utérus sont :
• La vaccination de 90 % des filles et garçons contre le papillomavirus avant l’âge de 15 ans ;
• Le dépistage de 70 pourcent des femmes à l’âge de 35 et 45 ans par un test de haute performance
• La prise en charge correcte d’au moins 90 pourcents des cancers du col de l’utérus diagnostiqués.
Faisant suite aux recommandations sanitaires Internationales, le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention n’est pas resté indifférent :
Les esquisses de travaux conjoints entre le Centre National de Lutte contre le Cancer (CNLC) et le Programme Elargi de Vaccination (PEV) sont initiés pour l’introduction du vaccin contre le HPV en République Démocratique du Congo;
• le Centre National de Lutte contre le Cancer s’active à mettre en place un programme régulier et pérenne de dépistage du cancer du col de l’utérus
• plusieurs commandes de médicaments anticancéreux et autres solutions thérapeutiques sont passées par le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention en vue d’assurer un approvisionnement ininterrompu.
Mes chers compatriotes
La lutte contre le cancer du col de l’utérus est aussi une lutte pour les droits des femmes : les souffrances inutiles causées par cette maladie évitable sont le reflet des injustices sociales qui affectent de manière unique la santé des femmes dans le monde.
En ce mois de Mars dédié à la femme, notre Ministère en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers évoluant dans la lutte contre le cancer s’engage à organiser une campagne de dépistage de masse du cancer du col de l’utérus chez au moins 5.000 femmes, d’assurer le traitement médical, chirurgical et la radiothérapie des cas qui seront diagnostiqués conformément à la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, celle de la Couverture Santé Universelle.
Cette campagne permettra non seulement le dépistage du cancer du col de l’utérus mais aussi au phénotypage des papillomavirus prévalent afin de commander dans les jours à venir le vaccin correspondant et lutter efficacement contre cette maladie.
Que vive le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention.
Que vive le mois de Mars, mois dédié à la femme.
Je vous remercie.
Dr Jean-Jacques MBUNGANI MBANDA
Ministre DE LA SANTE PUBLIQUE, HYGIENE ET PREVENTION