En attendant l’ordonnance du Président de la République avec des détails, l’« état de siège » a été proclamé dans le Nord-Kivu et l’Ituri, en République démocratique du Congo. C’est ce qui ressort du compte rendu du premier conseil des ministres du Gouvernement Sama Lukonde, vendredi 30 avril à Kinshasa, sous la présidence de Félix Tshisekedi. A Goma, le Gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu s’en félicite.
L’on tend vers une nouvelle ère politico-sécuritaire en République démocratique du Congo, plus particulièrement dans ses deux provinces de l’Est frappées par la violence des groupes armés et des massacres de civils depuis plus de deux décennies.
Après sa promesse de s’investir bec et ongles pour que la paix revienne dans cette partie du territoire nationale, Félix Tshisekedi vient de passer à une vitesse supérieure en y proclamant un ‘’état de siège’’, se basant sur l’article 85 de la Constitution.
« Lorsque des circonstances graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire national, ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions, le Président de la République proclame l’état d’urgence ou l’état de siège… », précise cet article de Constitution,évoqué par le ministre Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement lors du compte rendu du conseil des ministres. Ce qui implique donc le remplacement de l’administration civile par l’administration militaire.
Réaction de Carly Nzanzu
Devant la presse ce samedi dans la matinée, le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita a salué la promptitude avec laquelle la Gouvernement Sama vient d’agir sous la décision du Chef de l’Etat.
« Le pays est toujours attaqué à partir de Beni. Je salue le souci qui anime le Président de la République pour ramener la paix dans l’Est du pays », a-t-il déclaré, tout en invitant la population à soutenir cette décision.
A noter que, selon les experts, la RDC vient de passer de 3.000 à 122 groupes armés dans cette partie du pays. Certains affairistes politico-militaires seraient impliqués dans cette sale besogne, instrumentalisant même les écoliers à organiser un sit-in contre la Monusco , et exigeant la présence physique du Président Tshisekedi sur les lieux. Ce dernier avait réitéré sa promesse d’y aller prochainement, tout en commençant par des mesures draconiennes préalables afin de rétablir la paix dans l’Est. Badinews