Quelques heures après la clôture officielle de la Table Ronde inclusive sur la mise en place d’un fonds national de réparation en faveur des survivantes des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes graves en République démocratique du Congo, organisée par la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Pramila Patten, en compagnie de la Ministre congolaise du Genre, Famille et Enfant, Gisèle Ndaya Luseba, a échangé, le jeudi 21 octobre 2021 à Kinshasa, avec le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
La dame haut fonctionnaire des Nations-Unies a salué l’engagement du Premier Ministre et tout son Gouvernement pour des solutions idoines à la question des violences sexuelles, notamment la réparation en faveur des victimes survivantes, promettant le soutien du système des Nations-Unies aux efforts du Gouvernement.
« J’ai félicité le Premier Ministre pour la volonté politique qu’il démontre par rapport à la lutte contre les violences sexuelles à l’égard des femmes. Nous avons fait un tour d’horizon, évoqué les conclusions de la Table Ronde inclusive. Je lui ai réitéré le soutien du système des Nations-Unies, en particulier tout ce qui est apport de mon bureau en termes de soutien technique pour la rédaction des lois, y compris la loi portant réparations et la création d’un fonds national de réparation. Nous avons aussi évoqué la question des services holistiques qui sont nécessaires pour les victimes des violences sexuelles », a dit Pramila Patten.
La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies s’est aussi engagée à mener le plaidoyer au niveau international pour obtenir un appui au Fonds national de réparation qui devra être mis sur pied.
« Mon bureau va faire le plaidoyer auprès de la communauté internationale pour que le fonds soit approvisionné. Déjà, ç’a été annoncé hier par le ministre des Droits humains. Il y a un projet d’approvisionnement mais certainement, je ferai le plaidoyer vis-à-vis de la communauté internationale. Je l’ai déjà fait, je continuerai à soutenir le Gouvernement de la RDC dans ses efforts. Après tout, ça sera le premier pays en Afrique à instaurer un tel fonds de réparation, avec une loi et un programme national de réparation. Le conseil de sécurité en 2009 a conclu que c’était un crime odieux mais qu’on pouvait prévenir. C’était un crime qui constituait un obstacle majeur à la paix, la sécurité. Je suis convaincue, comme le Chef de l’État l’a dit hier et le Premier Ministre aujourd’hui, qu’on peut prévenir. Ce n’est pas inévitable. Ce n’est pas un dommage collatéral durant le conflit. Donc, il faut que tous les acteurs, Gouvernement, Communauté internationale, Nations-Unies, et d’autres partenaires, les victimes, et la société civile, travaillent ensemble. Et, il faut avoir une approche holistique et aussi axée sur les victimes en ce qui concerne la prévention et la réplique », a-t-elle souligné, saluant le dynamisme du Premier Ministre Sama Lukonde, qui « a une vision pour le pays et une vision sur la question de violences faites aux femmes principalement, mais aussi aux hommes et aux enfants ».
Dans le même ordre d’idées, la ministre du Genre, qui accompagnait Mme Pramila Patten auprès du Premier Ministre, a salué l’idée de la mise en place d’un fonds national de réparation en faveur des victimes survivantes.
« Je sais que nous avons eu le temps au conseil des ministres d’échanger sur ce point. Aujourd’hui, nous souhaitons seulement la faisabilité de cette création d’un fonds parce que le pays a connu le problème de viol surtout à l’Est et aussi au Kasaï. Mais si la première dame aujourd’hui a eu l’initiative d’organiser cette table ronde, je ne peux que saluer cette initiative et j’encourage tous les partenaires, tous ceux-là qui se sont impliqués à l’action pour que ça se réalise. Ça sera vraiment un ouf de soulagement pour mon pays », a dit Gisèle Ndaya Luseba, patronne du Genre congolais.
Badinews