La situation sécuritaire et électorale en RDC est à la base de cette Résolution en 7 pages, du 11 mars 2021, depuis l’assassinat de Luca Attanasio, de Mustapha Milambo et de Vittorio Iacovacci, tout en saluant l’engagement du président Tshisekedi à ouvrir une enquête et invite instamment le gouvernement de la RDC et les dirigeants provinciaux à coopérer pleinement avec les autorités italiennes et les Nations unies.
En outre, le Parlement européen insiste fermement sur le fait que les autorités de la RDC doivent redoubler d’efforts pour mettre un terme aux attaques armées contre des civils et enquêter sur tous les assassinats et traduire les responsables en justice dans le cadre de procès équitables.
Dans cet ordre d’idées, il condamne fermement les graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire commises par les milices locales dans l’est de la RDC; prie instamment le gouvernement de la RDC de mettre en place un mécanisme de justice et d’obligation de rendre des comptes sur base du rapport du Projet Mapping des Nations unies, ainsi que d’autres crimes commis en RDC.
Les eurodéputés prient instamment le président Félix Tshisekedi de respecter son engagement à veiller à ce que les responsables des assassinats des enquêteurs des Nations unies Zaida Catalán et Michael Sharp ainsi que de leur interprète Betu Tshintela répondent de leurs actes, et demande que cette enquête soit pleinement transparente, invite instamment les autorités de la RDC à traduire rapidement en justice les auteurs de l’attentat du 22 février 2021 et à œuvrer résolument à la mise en place d’une justice transitionnelle pour que les forces de sécurité et de défense ayant commis des crimes soient démises de leurs fonctions. Le gouvernement de la RDC devant à adopter une approche de tolérance zéro à l’égard de la collaboration entre les dirigeants politiques, les forces armées et la police et les groupes armés; et à mettre en place d’urgence un programme et une stratégie efficaces de démobilisation, de désarmement et de réintégration (DDR).
Le Parlement européen fait aussi observer qu’il convient de réaffirmer le rôle de la MONUSCO au moyen d’un mandat clair dans lequel les critères de référence relatifs à la situation en matière de sécurité doivent être atteints avant son éventuel retrait de la région. Sachant que les violences dans l’est de la RDC sont étroitement liées au commerce des matières premières, il souligne que toutes les entreprises, personnes, États ou acteurs liés à un État qui contribuent à la perpétration de tels crimes doivent être traduits en justice, se félicitant de l’entrée en vigueur du règlement relatif aux minerais provenant de zones de conflit en janvier 2021, la RDC étant maintenue sur la liste des pays considérés comme zones de conflit ou à haut risque. D’où la nécessité de redoubler d’efforts pour tarir le financement des groupes armés impliqués dans des activités déstabilisatrices par le biais du commerce illicite de ressources naturelles, y compris l’or ou les produits issus d’espèces sauvages.
A cet effet, les eurodéputés demandent à « tous les investisseurs internationaux, y compris la Chine, de se conformer pleinement au droit international, aux normes et aux bonnes pratiques en matière d’exploitation minière responsable » ; et condamne les assassinats de gardes forestiers du parc des Virunga tout en demandant « au gouvernement de la RDC de désarmer les rebelles et de rétablir la sécurité dans la région du parc ».
En saluant la publication du 14 janvier 2021 du Conseil de sécurité des Nations unies intitulée «Stratégie des Nations unies pour la consolidation de la paix et la prévention et le règlement des conflits dans la région des Grands Lacs», ils prient instamment les parties concernées de poursuivre leur coopération transfrontalière, invitant la RDC à assurer une meilleure gouvernance à tous les niveaux de l’État et de la société, y compris les finances publiques et la lutte contre la corruption. Ce qui importe d’organiser un processus électoral crédible en 2023 et de garantir une sécurité durable dans l’est de la RDC. Aussi, l’Union européenne devra-t-elle accroître le financement en faveur de la RDC afin de remédier au sous-financement notable des agences des Nations unies travaillant avec les autorités et les communautés locales pour protéger les civils.
Badinews