Le lundi 21 mars 2022 a été un jour de fête non seulement pour les baha’is de la RDC, venus par milliers, un jour ouvrable, mais aussi pour des millions de communautés à travers le monde. Naw-Ruz, signifie en persan « Le jour nouveau ». Le printemps symbolise aussi le renouveau de tous les vivants ! C’est pourquoi, ce jour est aussi célébré en Iran depuis des temps anciens. Il correspond à l’Equinoxe du Printemps et représente le 1er jour de l’année 179 de l’ère baha’ie, mieux de son nouveau calendrier.
En effet, à chaque nouvelle révélation divine commence une nouvelle ère qui s’accompagne d’un nouveau calendrier pour marquer l’arrivée d’un nouveau cycle qui redémarre. L’ère baha’ie commence en 1844, instaurée par Baha’u’llah, le fondateur de la Foi Baha’ie. Elle se base sur le calendrier solaire Badi qui est composé de 19 mois, de 19 jours plus 4 ou 5 jours intercalaires. Ceci, au bout du compte, fait un total de 365 ou 366 jours pour une année.
La fête du nouvel An baha’i revêt un caractère social et spirituel étant donné que le mois qui précède le jour de l’an est un mois de jeûne qui dure 19 jours. Du lever au coucher du soleil, les baha’is ne mangent ni ne boivent. C’est une période de renouveau spirituel. Le 21 mars marque la fin du jeûne baha’i et le renouveau spirituel !
De plus, dans le nouveau calendrier solaire baha’i, il est merveilleux de comprendre qu’à chaque cycle de 19 ans, le cycle lunaire et solaire sont parfaitement alignés. Selon ce nouveau calendrier révélé, nous suivons un cycle annuel de 19 mois, de 19 jours qui tous les 19 ans correspond à l’alignement de la Terre, de la Lune et du Soleil de manière presque parfaite. En ce sens, cet alignement dans l’Univers et la matière de notre système solaire, peut symboliser le beau, l’unité et c’est gracieux !
L’occasion faisant le larron, le Mystère de Dieu Abdu’l-Baha avait rédigé cette épître de Naw-Rúz : « Il est Dieu, Ô enfants du Royaume ! C’est l’an nouveau, c’est-à-dire la fin d’une année qui est l’expression de la fin d’un cycle. Aujourd’hui nous sommes au début d’un cycle de réalité, un nouveau cycle, un nouvel âge, un nouveau siècle, une nouvelle époque et une nouvelle année. C’est donc un moment particulièrement béni. Je souhaite que cette bénédiction soit visible sur les visages des croyants et soit évidente dans leur attitude afin qu’ils deviennent un nouveau peuple baptisé du feu et de l’esprit et qu’ayant trouvé une vie nouvelle, ils fassent du monde un monde nouveau.
Alors cette vieille terre s’effacera et apparaîtra un monde nouveau : les vieilles idées s’effaceront et les nouvelles idées vont éclore : on jettera les vieux habits pour revêtir de neufs; les vieilles politiques fondées sur la guerre seront rejetées, et des politiques modernes, fondées sur la paix, lèveront l’étendard de la victoire; une étoile nouvelle brillera et un nouveau et rayonnant soleil étincellera ; de nouvelles fleurs s’ouvriront on saura que c’est le nouveau printemps, une nouvelle brise soufflera, une nouvelle générosité tombera en pluie et un nouvel arbre donnera de nouveaux fruits; une nouvelle voix s’élèvera et toutes les oreilles l’entendront, une nouveauté suivra l’autre et on remplacera parures et meubles défraîchis. Je forme le vœu que vous bénéficiez tous de ce grand soutien, de cette générosité immense et que, d’esprit et de cœur, vous vous efforciez à transformer ce monde de guerre en un monde de paix, le monde de la nuit en monde de lumière, la conduite satanique en attitude céleste, les cœurs en ruine en flammes de l’amour de Dieu et le bruit du canon en voix du Royaume, les soldats de la mort en soldats de vie, toutes les nations du monde en une seule nation, toutes les races en une seule race et tous les hymnes nationaux en une seule mélodie. Alors ce monde matériel sera le paradis, la terre sera le ciel et le monde de Satan deviendra le monde des anges », a-t-il écrit.
Pour sa part, la Maison universelle de justice, l’institution suprême de la communauté mondiale baha’ie, et dont le siège administratif et spirituel se situe sur le Mont Carmel, à Haïfa, en Israël, déclare en cette occasion spéciale : « Si difficile que soit la situation aujourd’hui et si près de la limite de leur endurance qu’approchent certains segments de populations, l’humanité finira par traverser cette épreuve et elle en ressortira dotée d’une meilleure compréhension et d’une conscience approfondie de son unité et de son interdépendance inhérentes. »
Au nom du Département d’État des États-Unis, Antony J. Blinken, secrétaire d’État a, dans un communiqué de presse, souhaité « un joyeux Norouz à toutes celles et tous ceux qui le célèbrent dans le monde. Que ce soit aux États-Unis, en Iran, au Moyen-Orient, en Asie centrale et du Sud, en Europe ou ailleurs dans le monde, nous espérons que cette nouvelle journée vous apportera la santé, le bonheur et le temps de renouer des liens significatifs avec vos amis et vos proches. Se réunir en famille et entre amis, décorer le Haft Sin et partager des repas ou des friandises comme le Haft Mewa ne sont que quelques-unes des nombreuses traditions du monde entier qui rendent cette fête spéciale. Si la pandémie mondiale a rendu plus difficile la célébration de ces coutumes, nous espérons que cette année sera synonyme d’une meilleure santé mondiale dans les jours qui viennent. Puissions-nous tous nous ressourcer grâce à la nourriture que nous offre le printemps. Norouz etan Pirouz ! Norouz Moubarak ! », a-t-il dit.
A Kinshasa, toute la communauté élargie aux amis de toutes croyances, dont les chrétiens et le musulmans, et de toutes origines ethniques, avec qui les baha’is œuvrent au niveau local, se sont retrouvé dans la commune de Limete, dans la joie, l’amour et l’unité pour renforcer leurs liens d’amitié. Chapeau bas à l’Assemblée spirituelle des Baha’is de la capitale congolaise, cette noble institution qui gère tous les Baha’is de la ville de Kinshasa, pour avoir relevé le défi, avec des effectifs inégalés à cette fête tombant en début de semaine!
Au jour le jour, au travers des actions sociales qu’ils posent pour libérer le pouvoir de reconstruction sociale de la Foi, ils expérimentent dans leur communauté, de manière consciente, comment prendre en charge la réalisation du présent en construisant un nouveau modèle de fonctionnement basé sur la compréhension profonde des valeurs spirituelles au service de la prospérité sociale et matériel de chaque individu dans toutes les communautés.
Badinews