Le torchon brule entre la Régie des voies aériennes (RVA) et la Compagnie africaine d’aviation (CAA). Aux dernières nouvelles, le patronat de cette dernière est très en colère, sur le point même de plier bagages et quitter l’espace aérien congolais. Et pour cause, depuis que mystérieusement ou accidentellement les corbeaux de Kinshasa et Kananga, ont fait irruption dans les réacteurs des deux appareils A320 de la CAA la même semaine, ces avions sont restés cloués au sol. Tous les vols ont été annulés. Plusieurs passagers réclament aussi bien remboursement que réparation à cause de préjudices leur causés depuis près de deux semaines déjà. Qui pis est, la RVA exige à la CAA en détresse, avec tant de dépenses engagées pour la réparation de ces gros porteurs la taxe de stationnement ! Mais c’est le lieu de le dire, les patrons des compagnies d’aviations sont, selon nos sources, en ordre avec la RVA ; à contrario, cette dernière n’assainit pas ‘’sa parcelle’’ comme il se doit. Et même le véhicule, don de la Monusco à la RVA, vrombissant au son d’oiseau pour éloigner ces derniers de la piste, dit-on, est depuis stationné, faute de carburant !
A l’allure où vont les choses, très bientôt la RDC sera un pays sans avions. Etant restée la seule compagnie aérienne digne de ce nom desservant le pays selon les normes, tant que, à suivre le compte rendu du conseil des ministres du 26 août courant, les deux aéronefs restants de la compagnie nationale Congo Airways sont en route pour l’entretien de plusieurs jours à l’étranger, et que le Président Félix Tshisekedi avait enjoint aux ministres de tutelle d’opérer un miracle pour couvrir ladite période en transport aérien au pays… le mystère devient entièrement complexe et le chapelet des malheurs des Congolais voyageurs ne fait que commencer, ou du moins s’accentuer, point d’en douter.
Outre ces réalités amères comme des pilules difficiles à avaler, certains agents, aussi bien de la CAA que ceux d’autres compagnies spécialisées dans le transport aérien pointent d’un autre doigt accusateur les agents et cadres de la RVA. A les en croire, la plupart d’entre eux sont devenus de véritables agences de transports. D’une part, ils s’occupent des formalités de voyages des passagers alors que cela ne relève pas de leur compétence. Et d’autre part, ils se sont même convertis en agents du service protocole à l’aéroport. Comme si cela ne leur suffisait pas, impayés depuis plusieurs mois, bien d’agents de la RVA ont déserté leurs bureaux pour se spécialiser en agent de fret doublés de livreurs à domicile du destinataire, empochant pour leur compte sans pour autant payer les moindres frais à qui de droit. On les appelle à Kananga des ‘’ checkeurs’’. Ces opérations se font à chaque vol entre collègues de deux villes différentes, révèle la source.
Tout compte fait, les voyageurs de CAA, surtout sur les lignes Kinshasa, Kananga et Lubumbashi devront garder leur mal en patience. Si le dénouement s’invite, les prochains vols de cette compagnie sur ces axes n’interviendront qu’à la mi-septembre 2022. Sauf changement de dernière minute, le prix du billet est déjà passé de 115 à 145 $ Us sur l’axe Kinshasa – Kananga. En attendant le miracle pour des milliers de voyageurs congolais, Dieu sait !
Badinews