Premier signe d’une coopération solide et enviable entre la RDC et le Japon, le Pont Maréchal, autrement appelé Pont Matadi, dans la ville qui porte le même nom dans la province du Kongo central, en République démocratique du Congo, vient de totaliser ses 40 ans, et peut vivre encore 200 ans, selon les experts. Au pied du flamboyant planté sur place lors de l’inauguration en 1983, la cérémonie marquant cet heureux anniversaire a eu lieu, le mardi 20 juin 2023, en présence de plusieurs personnalités politico-administratives congolaises et japonaises.
Sous le haut patronage du ministère congolais des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, l’Organisation pour l’équipement de Banana-Kinshasa (OEBK) a organisé une cérémonie légendaire au Mémorial situé à la rive droite du Pont Maréchal à l’occasion de son 40ème anniversaire. Dans son mot de bienvenue, le Directeur général de l’OEBK a rappelé que la cérémonie a été programmée à cette date pour concilier les agendas. En effet, elle devrait avoir lieu en principe le 21 mai dernier.
A l’en croire, si 40 ans sont à la fois longs et courts, l’impact du pont Maréchal sur la voie du développement de la RDC est manifeste aussi bien pour le pays que pour la province du Kongo central. Il a salué le génie des cadres et agents de l’OEBK qui ont veillé à l’entretien et la maintenance dudit pont, aux bons soins du Japon. Il s’agit donc d’un mariage bénéfique entre les deux pays. Cette union a engendré un fils, le pont Maréchal reconnaissant au Japon la paternité et la maternité à la RDC.
Pour le Vice-Président de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), le pont Maréchal a été construit dans le but principal de faciliter le transport des biens et services, ainsi que les personnes, afin de booster l’économie de la RDC. Sa gestion a été confiée à l’OEBK qui a eu recourt aux technologies et manuels transférés par les ingénieurs japonais lors de sa construction. Suite à la reprise de la coopération en 2010, la JICA a lancé un projet de coopération technique dit : ‘’projet de renforcement de la gestion du pont maréchal’’. Plusieurs cadres de l’OEBK ont alors suivi la formation au Japon, et plusieurs cadres japonais ont été également envoyés en RDC. Vint en 2015 ‘’le projet de renforcement du pont Maréchal’’, réalisé dans le cadre de la coopération subventionnée, qui a consisté en la deshumidification des câbles et d’encrage du pont, y injectant l’air sec. Chapeau aux deux formateurs ingénieurs : André Madiata et Joseph Kalombo pour le transfert de savoir aux nouvelles générations !
« Je suis convaincu que l’OEBK est suffisamment équipée pour prendre en charge l’entretien du pont et assurer le bon fonctionnement des machines installées grâce à ses précieuses ressources humaines », a-t-il conclu, remerciant les autorités congolaises pour les efforts inlassables fournis en vue de la maintenance du Pont Maréchal en bon état.
L’ambassadeur du Japon en RDc a, quant à lui, salué l’enthousiasme du peuple bénéficiaire, espérant qu’il sera procédé ‘’prochainement à la mise en place du projet de réhabilitation du pont et de ses voies d’accès ; posant ainsi d’autres jalons de notre marche résolue avec le Kongo central, voie de progrès avec toute la population congolaise car, a-t-il rappelé, les infrastructures constituent une force motrice, cadrant ainsi avec le programme gouvernemental PDL-145 territoires’’.
Le gouverneur du Kongo central, la vice-ministre nationale en charge des Transports, Voies de communications et Désenclavement, le ministre des Droits humains qui représentait le Premier ministre Sama Lukonde,…se sont succédés tour à tour pour saluer la coopération japonaise pour ce projet gigantesque qui, non seulement contribue très largement au développement de la RDC, mais aussi à la sécurité car, plusieurs personnes et leurs biens périssaient jadis au quotidien à la traversée. Cerise sur le gâteau, un documentaire plein de témoignages et d’émotions a été projeté, retraçant l’historique glorieuse de ladite infrastructure désormais indispensable.
Des brevets de mérite ont été décernés aux messieurs et dames Madiata, Kalombo, Bakula, Lotelo, Nsumba, Modero Nsimba, Tuluka, ainsi qu’à l’Agence Japonaise de coopération internationale (JICA) pour leur contribution à l’ouvrage. Les chefs coutumiers autochtones n’ont pas raté l’occasion de donner de la voix, comme ils savent bien le faire en pareilles circonstances….
Pour le Maire de la ville de Matadi, M. Dominique Nkodia, qui du reste souhaite une collaboration étroite entre sa ville et celles du pays du soleil levant, ‘’si le pont Maréchal a pour père le Japon, et la RDC comme mère avec la garde de l’enfant, le premier-cité devra continuer à s’en occuper sans se lasser’’.
Pas un sans deux
Faisant d’une pierre plusieurs coups, la mission de l’ambassade du Japon a visité le site du projet Port de Matadi, qui sera bientôt réhabilité par le Japon. Il en est de même avec le DPS, à l’école de formation du personnel médical de Kinkanda.
Pour la petite histoire, le Pont Maréchal, long de 722 mètres, est une infrastructure suspendue pour une portée principale de 520 mètres. Conçu en béton armé et en acier, il traverse le fleuve Congo. Réalisé par un consortium d’entreprises congolaises, sa mise en service est intervenue en 1983, soit 4 ans après sa construction débutée en 1979, sous le Président Maréchal Mobutu.
Initialement conçu pour être un pont-route-rail, le côté chemin de fer n’a pas encore été installé. Le dispositif est de 22 kilomètres de long, de part et d’autre du fleuve. Au finish, le but est de relier l’océan atlantique à l’océan Indien, en passant par Sakania (dans le Katanga) jusqu’à Mombasa (Kenya).
Badinews