Faisant suite à ses consultations visant à identifier la majorité parlementaire chargée de conduire à la nomination du Premier ministre et du nouveau gouvernement, le député national Augustin Kabuya, dans sa casquette d’Informateur, a présenté son rapport préliminaire au Président Félix Tshisekedi, le lundi 26 février 2024.
Alors que l’Informateur s’en félicitait à l’issue de la vingtaine de minutes d’audience, un communiqué du Directeur de cabinet du chef de l’État diffusé le même lundi soir révèle que le président de la République Tshisekedi a retourné la copie à l’expéditeur, demandant à son auteur de finaliser son rapport.
« Après examen, le Président de la République a reconduit la mission de l’Informateur afin de compléter son rapport en y intégrant certains éléments structurants qui faciliteront la conclusion d’un accord de Gouvernement entre les membres de la coalition majoritaire, portant sur la composition du Gouvernement et sur les objectifs programmatiques qu’ils se fixent », signe Guylain Nyembo, Directeur de cabinet du Président Tshisekedi.
D’ores et déjà, des questions sont soulevées dans des salons huppés : l’informateur, a-t-il été à la hauteur de la mission lui confiée ? Etait-ce une pure stratégie politique ou le travail présenté était tendancieux, bâclé, peu mûri ou sur un goût d’inachevé ? Face à des pesanteurs au sein de ladite majorité, Tshisekedi a-t-il donné d’autres injonctions à Kabuya faisant carrément de lui un Formateur officieux au-delà d’un Informateur officiel ? Au cas où le bateau de ladite majorité où chacun veut tirer le drap de son côté coulait, qui d’entre le président de la République et l’Informateur portera le chapeau de ces consultations ? En tout cas, la chose n’est pas loin d’une stratégie de l’UDPS, parti présidentiel, dont Augustin Kabuya est secrétaire général.
Désigné par le président de la République le 7 février dernier en qualité d’informateur, le député national Augustin Kabuya dispose d’un mandat de 30 jours, renouvelables une seule fois. Si le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde avait déposé sa démission depuis le 20 février dernier, auprès du chef de l’État et que Félix Tshisekedi avait alors chargé ce gouvernement d’assurer les affaires courantes jusqu’à la mise en place du nouveau gouvernement. Entretemps, plusieurs initiatives piétinent en attendant un gouvernement légitime.
Badinews