Éprise par un légitime devoir de redevabilité, la candidate Nº112 à la députation nationale, circonscription électorale de Mweka dans le Kasaï, Dr. Marie-Claire Mutanda Mikobi parle du déroulement des élections générales de décembre 2023 en RDC. Cerise sur le gâteau, l’élue du peuple en gestation sur la liste du Rassemblement des Démocrates Tshisekedistes (RDT) salue la publication des résultats provisoires donnant Félix Tshisekedi vainqueur. Elle réfute enfin l’option d’une quelconque annulation des scrutins, comme le clame désabusée une frange de l’opposition.
1. Comment appréciez-vous le déroulement des élections sur toute l’étendue de la République ?
J’ai vu la façon dont le président Kadima et toute son équipe (de la commission électorale nationale indépendante, CENI) ont travaillé, d’arrache-pied, pendant des mois, pour que le pays puisse organiser des élections crédibles, inclusives et transparentes, alors que plusieurs n’y croyaient pas. C’est à louer dans un pays où beaucoup reste à faire en termes de qualité, performance, … J’étais dans le Congo profond, à Mweka. J’ai assisté au déploiement de matériels et du personnel. Et même la livraison des macarons des témoins qui s’en est suivie.
C’est le lieu de noter que les routes de Mweka ne sont pas accessibles. Il n’y a pas de réseau téléphonique. Un véritable trou noir! J’aurais d’ailleurs souhaité qu’à ces endroits, comme dans le groupement de Maluku, la CENI déploie prioritairement du matériel pour la date du 20 décembre, hélas ! Certains ont ouvert les bureaux à 19 heures, d’autres tôt le matin du 21,… Qu’à cela ne tienne. Mais ce qui est déplorable, ce sont des coups montés. Avant même l’arrivée des machines, les députés voleurs, n’ayant plus confiance en eux, ont activé le sceptre de tricherie. Ils ont séquestré les bureaux de vote dans la plupart de cas, se bagarrant entre eux sans scrupule, empêchant que la population aille aux urnes voter à 100% Fatshi, pour que leurs mercenaires prennent possession des bureaux de vote. J’ai aimé qu’il y ait le GPRS pour enlever tout ce qu’ils ont fait. Bref, il y a eu de la triche sur l’ensemble du pays à cause de ces gens mal rodés d’une certaine époque. Je suis contente parce le président Tshisekedi va être élu, mais va-t-il travailler avec des brigands, sans morale ? Néanmoins, on avait nos témoins, on suivait la situation. La population, bien que pauvre, a refusé parfois des billets verts. D’autres prenaient et ne les votaient pas. Une véritable révolution, une conscientisation louable dans l’espoir que cela aille grandissant. Ils auront donc compris que le règne des antivaleurs de Kanambe appartient au passé.
2. Quelle commentaire faites-vous de la publication des résultats partiels des candidats par la CENI ?
J’ai beaucoup de compassion pour la CENI. Mais autant je décrie les candidats voleurs, autant je dénonce les agents véreux qui ont été achetés à coup de billets verts aussi. Toutefois, celà ne ternit pas l’image du président Kadima et son équipe centrale, voire dans certains bureaux. J’étais déçue d’apercevoir certains dans des postures déplorables, réclamant de l’argent, parfois avec la complicité de certains chefs locaux. Quoi qu’il en soit, face à toutes ces réalités, nous attendons des résultats qui prennent en compte tous ces abus. Nous allons engager la jeunesse et notre base qui a été dénie de son pouvoir le plus inaliénable, pour exiger ce qu’il faut. On ne doit pas encore attendre 5 ans pour voir revenir ces mêmes gens sans scrupule avec leurs billets verts amassés à la sueur de toute la population. Ils ont pensé qu’au prix de 1.000 ou 2.000 FC ils pouvaient acheter tous les électeurs. Grossomodo, il s’est agi d’une expérience qui me donne encore de la hauteur. D’autres ne méritent pas d’être le représentant de mon peuple car, même du plus profond de leur sommeil, la conscience le leur reproche. Le mouvement du changement est lancé ; il ne reculera pas. Ils n’iront plus s’asseoir 5 ans et revenir poser les mêmes bévues.
3. Que diriez-vous à ceux qui militent en faveur de l’annulation de ces scrutins ?
L’opposition n’a pas cru en ces élections depuis le jour 1. Elle est parmi beaucoup de ces voleurs qui ont essayé de tricher partout. Je parle ici de l’opposition présidentielle, qui a vu au grand dam Fatshi gagner. Les autres se sont jetés curieusement dans l’Union sacrée,… Même ceux qui les soutiennent du dehors ou du dedans doivent être malades. Fatshi est aimé et sera réélu. On devrait d’ailleurs découpler ces élections car il en est qui viennent salir l’image du président. Il faudra avoir un peu de cœur pour notre pays. Je veux être crue: le Congo n’a pas besoin de refaire cet exercice des élections qui nous consomment des centaines de millions d’argent, qu’on devrait déverser vers le développement du peuple. On doit voir ce qui est prioritaire pour nous. Ils sont prêts à tout. Kadima ne pouvait pas être partout dans les urnes. J’étais à Mweka sans être partout à Mweka. Kadima était pratiquement seul avec en face de lui ceux qui sont préoccupés par leur ventre. Ils sont prêts à vendre leur âme au diable,…je ne suis pas pour recommencer cet exercice. Pour rien au monde, allons aux résultats. Et si les voleurs qui n’ont pas pu être descellés l’emportent, déclechons un mouvement de conscientisation de la population, les exigeant d’être redevables, tous et à tous points de vue. Fatshi l’a du reste démontré lui-même, en étalant son bilan et en demandant la confiance des électeurs pour lui permettre de faire ce qu’il n’avait pas pu faire. Les autres qui étaient au pouvoir n’ont pu faire autant. Ils sont plutôt revenus aux législatives à Mweka avec zéro réalisation !
4. Avez-vous un mot de clôture de cette entrevue ?
Je suis contente que le GPRS puisse dénicher certains. Grand merci et félicitations à nos électeurs, même si certains n’ont pas pu voter. Ils ont compris qu’il faut être de père et de mère. Nous croyons que ceux qui ont les mains propres vont être rémunérés pour cela. La base, nous l’avons. Notre mouvement de redevabilité est en marche avec tous les frères africains.
Propos recueillis par
Badinews